Positron 50 – The Man from Earth

J’ai eu l’occasion de participer avec mon ami @NicoTupe à 4 épisodes de l’émission Positron de Patrick Beja, dont le concept – très sympa – consiste à recommander des produits culturels dans la bonne humeur. J’avais comme à mon habitude préparé mes interventions, du coup, avant de paumer mes brouillons, je vais les poster ici, dans 4 billets distincts.

Bonne écoute / lecture. Bisous !


manfromearth2/4  – The Man from Earth (Science-fiction, DVD, pour tous)

http://www.amazon.fr/dp/B004YWHC4C 22€, DVD(pas trouvé sur Netflix)Un petit bijou de film, pas assez connu à mon goût. Un ami m’en avait parlé, c’est comme ça que je l’ai découvert. Et c’est un de ces films auxquels on continue de repenser longtemps après l’avoir vu.

C’est un film de science fiction sauf que… Il n’y a pas le moindre effet spécial. Pas le moindre Alien. Rien de futuriste. Ça se passe à huis-clos, dans le séjour du personnage principal, John Oldman. Ses collègues de l’université sont venus lui faire une petite surprise à la veille de son départ, et une fois que l’alcool commence à pousser, les langues se délient et ses amis insistent pour savoir pourquoi il part.

D’abord, il ne veut pas trop en dire, puis petit à petit, il livre son histoire. En fait, le mec est un cro-magnon. Pas un descendant de cro-magnon, un cro-magnon, né 14’000 ans plus tôt, atteint d’une mutation génétique qui fait qu’il ne vieillit pas. Il a échappé à la mort de justesse à plusieurs reprises, mais s’en est sorti un peu par miracle… Et toutes les générations environ, il s’en va et démarre une nouvelle vie sous une nouvelle identité pour ne pas attirer les soupçons. Alors c’est super intéressant parce que toute la tension du film naît du fait qu’on a envie de le croire mais qu’on pense que son histoire est impossible. Idem pour ses amis, qui sont tous des « académiques » comme disent les anglophones, assez calés dans leur domaine pour ne pas avaler n’importe quoi. Le biologiste, l’anthropologue, l’historienne, le psychiatre, l’archéologue le criblent de questions et à chaque réponse – inattendue et plausible, ils sont un peu plus embêtés pour déterminer si ce qu’il dit est vrai ou pas. Le clou, c’est quand il parle de religion. Il parle du Bouddha et de ses idées complètement révolutionnaires à l’époque, de son message de paix… Et comment quelques centaines d’années plus tard, il a tenté de raviver ces idées en Palestine… On apprend qu’en fait, Jésus, c’est lui… Et qu’il ne s’attendait pas du tout à ce que l’histoire dérape à ce point-là et que son message soit si mal compris et qu’on en fasse une religion violente… Une des profs est un fervente pratiquante, forcément complètement choquée quand elle entend ça. C’est le moment du film où tout le monde s’emporte, s’énerve, s’engueule. John finit par dire qu’il a tout inventé, histoire que les gens arrêtent de se taper dessus. Mais jusqu’à la fin, on ne sait pas si c’est du lard ou du cochon. Un indice à la toute fin du film fait pencher la balance. On sait si c’est vrai ou pas. Mais je ne vais pas spoiler. Je vous invite plutôt à regarder le film 🙂

Références philosophiques

Le récit dans lequel John explique certaines des transformations que subit son enseignement en tant que Jésus fait référence à L’Antéchrist de Nietzsche, dans lequel le philosophe soutient la thèse que lechristianisme était en fait à l’origine un mouvement similaire au bouddhisme et que le christ n’enseignait rien à propos de l’au-delà et de Dieu, mais parlait simplement du bien réalisable en ce monde.

Infos sur le film
Film de Richard Schenkman
Scénario de Jérôme Bixby. C’était loeuvre de sa vie, il en a commencé l’écriture dans les années 60 et l’a terminée en 1998 sur son lit de mort. Il n’aura jamais vu le film réalisé en 2007. Réalisation

Musique : 7e symphonie de Beethoven

Distribution :
David Lee Smith : John Oldman
John Billingsley : Harry
Ellen Crawford : Edith
William Katt : Arthur M. Jinkins
Annika Peterson : Sandy
Richard Riehle : le docteur William Gruber
Alexis Thorpe : Linda Murphy
Tony Todd : Dan
Steven Littles : le premier déménageur
Chase Sprague : le second déménageur
Robbie Bryan : le policier

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